La Griffe Noire : Votre dernier roman, "La chambre des diablesses"… C’est historique, mais en même temps un vrai Polar. Quelle à été votre rencontre avec Catherine dites « la Voisin » ?
Isabelle Duquesnoy : Elle est venue à moi par la lecture d’une lettre de Mme de Sévigné, racontant le spectacle du bûcher de La Voisin, et les impensables gros-mots qu’elle avait prononcés à la face du curé, devant la foule impatiente de la voir flamber, au lieu de demander pardon. Après avoir été perturbée par cette « vision » pendant plusieurs jours, je me suis plongée dans sa vie et j’ai découvert que sa fille de 21 ans avait été son assistante.
Chargée de recevoir les clientes, puis de préparer des potions mortelles, cette jeune fille a été accusée de complicité, puis emprisonnée et interrogée pendant 3 ans. J’ai donc voulu raconter la vie de l’empoisonneuse, par la bouche de sa fille, qui tente de sauver sa peau en révélant tous les secrets de sa mère.
Naturellement, j’ai retrouvé ses formules de poisons foudroyants, laissant peu de traces détectables, et je les ai racontées dans mon livre ; mais j’ai eu la prudence de ne pas indiquer les dosages, car je ne veux pas avoir de meurtres sur la conscience !